D’après les grands
principes de la permaculture,
tout déchet est une ressource inexploitée.
On estime que la chasse d’eau consomme
40 litres d’eau par jour et par personne : c’est tout autant d’énergie de perdue. Les toilettes sèches permettent non seulement d’économiser de l’eau, mais aussi de nourrir votre jardin en revalorisant les excréments sous forme
d’engrais naturel.
Les toilettes à compostage n’utilisent pas d’eau : le principe est de mélanger des
déchets végétaux secs (copeaux de bois, paille, cendre…) aux
matières organiques (selles et urines). L’idée est d’obtenir un mélange équilibré et riche en
azote et en carbone, destiné à enrichir votre compost.
Les avantages et inconvénients
Pour un usage familial, il existe des WC écologiques de petites capacités, pour une centaine d’euros. Mais il est bien plus avantageux d’en construire une soi-même, à partir de caissons en bois par exemple. Comme elles ne nécessitent aucune arrivée ni évacuation d’eau, elles sont très faciles à
installer au fond du jardin. Néanmoins, évitez le plein soleil pour éviter l’effet de serre dans la cabine !
Le principal avantage de ce système est donc une économie de l’eau importante, mais aussi d’éviter l’installation d’une fosse septique lorsque l’habitation
n’est pas reliée au tout à l’égout. Contrairement aux idées reçues, les toilettes sèches peuvent être plutôt esthétiques et même confortables, en utilisant des matériaux de qualité (panneaux de bois raboté).
Les principaux inconvénients de ce système sont les
vidanges régulières, ainsi que la maîtrise nécessaire de la technique de compostage classique. Il faut également s’assurer d’un approvisionnement suffisant en copeaux.
Et les odeurs dans tout ça ? Les toilettes sèches ne sont pas censées dégager plus d’odeur qu’avec des WC classiques. Préférez un seau en inox ou en tôle émaillée plutôt qu’en plastique, qui a tendance à prendre les odeurs.
Que dit la réglementation ?
En premier lieu, la loi autorise les toilettes sèches dans le jardin «
à condition qu’elles ne génèrent aucune nuisance pour le voisinage ni rejet liquide en dehors de la parcelle, ni pollution des eaux superficielles ou souterraines ». Pour éviter tout écoulement, un
arrêté de 2009 demande de traiter les résidus sur une aire étanche, à l’abri des intempéries. Il est donc important de connaître la nature de son sol et sous-sol, afin de ne pas constituer un risque sanitaire ou environnemental.
En théorie, tous les jardins peuvent accueillir des toilettes sèches, à condition de disposer de suffisamment d’espace pour installer une
aire de compostage individuelle. Celle-ci servira de stockage et de zone de traitement du compost.
L’aire de compostage
Généralement destinée à un usage collectif, il est tout à fait possible de créer une aire de compostage domestique. Elle se compose idéalement d’un
bac d’apport d’environ 400L, où vous viderez le seau de vos toilettes, et d’un bac de matières sèches que vous mélangerez dans le premier composteur.
À titre d’exemple, 3 bacs de compostage de 1m3 sont suffisants pour une famille de 4-5 personnes (toilettes sèches + déchets de cuisine et de jardin).
Idéalement, l’aire se situe à proximité d’une cabane d’outillage, sur un terrain plat et stable plutôt ombragé. Il est impératif de
maintenir les bacs fermés, pour éviter toute intrusion d’animaux et d’insectes et protéger le contenu des intempéries.