10 conseils pour débuter en permaculture

Vous souhaitez vous lancer dans la permaculture ? Nombreux sont convaincus par les bienfaits de ce mode de vie durable et respectueux des êtres vivants. Mais peut-être êtes-vous perdu face à la quantité d’informations disponibles. C’est normal : il n’existe ni solution toute faite, ni de méthode clé pour instaurer la permaculture dans son jardin. Il s’agit plutôt de l’adapter à chacun, avec ses envies, ses moyens, ses besoins et son environnement. Pour vous y retrouver, voici 10 conseils pour les jardiniers débutants en permaculture !

Observez votre environnement

L’observation est l’essence même du principe de la permaculture : il s’agit de bien comprendre le fonctionnement de notre environnement avant d’y intervenir. Alors faites un tour dans votre jardin : quelles mauvaises herbes y poussent ? Quels insectes sont présents ? Comment votre terrain est-il orienté? Vérifiez également l’état du sol : plus il est foncé et sent bon la forêt, plus la terre est en bonne santé. À l’inverse, un sol clair dégageant de mauvaises odeurs est pauvre et aura besoin d’amendements. N’hésitez pas à agrémenter vos observations de recherches personnelles, de lectures ou d’échanges avec d’autres personnes !

Sélectionnez vos légumes

La bonne sélection des plantes est l’élément clé d’un jardin permacole réussi. En associant différents types de légumes, on bénéficie de récoltes échelonnées tout au long de l’année. La méthode la plus simple consiste à associer des plantes aux physiologies différentes. En effet, les légumes n’occupent pas la même place dans le sol et dans les parties aériennes. Variez au maximum les hauteurs de feuillage, car deux végétaux au même port risqueraient de se gêner et d’occuper des fonctions similaires dans le sol. D’après cette même logique, il ne faut pas associer des légumes d’une même famille sur une même parcelle. Et pour cultiver un potager sans trop d’efforts, pensez aux légumes perpétuels : iI s’agit de plantes vivaces qui, une fois plantées, reviennent chaque année. L’idéal pour un jardin durable et autonome !

Créez des parcelles

Une fois vos végétaux choisis, il faudra les placer intelligemment en fonction de leurs besoins. On utilisera toutes les hauteurs pour cultiver, ce qui permettra de gagner de la place tout en favorisant les interactions entre espèces. Pour ce faire, on divise le terrain en différentes parcelles et on pratique la culture surélevée en installant des treillis, suspensions, tipis ou palissades. Veillez à conserver des espaces pour circuler, et prévoyez une largeur suffisante (1,20 mètres environ). Enfin, évitez de planter en ligne, et privilégiez plutôt un placement propice au compagnonnage des plantes.

Recyclez l’eau de pluie

Peu importe le temps dont vous disposez pour votre jardin, vous n’avez pas envie de le perdre pour vous approvisionner en eau. Optimisez vos points d’eau selon la configuration de votre jardin : vous avez une serre ? Prévoyez des bacs à eau reliés à des récupérateurs d’eau de pluie à l’extérieur. Vos plantations sont attenantes à votre façade ? Reliez vos bacs d’eau de pluie à votre gouttière.

Paillez votre sol

Le paillage au sol est une technique très répandue en permaculture. Pailler votre jardin permet de limiter l’évaporation du sol, d’en conserver le taux d’humidité et donc d’économiser de l’arrosage. Un sol couvert limite également l’apparition de mauvaises herbes, en les privant de lumière. Le paillis végétal, une fois dégradé, nourrit votre sol et apporte de l’azote et du potassium. Vous pouvez l’enrichir de feuilles mortes, d’engrais verts, de fumier, de tonte d’herbe ou de BRF (Bois Raméal Fragmenté).

Faites votre compost

Le compost est un fertilisant naturel, issu de la décomposition de la matière organique par des micro-organismes (bactéries, champignons, etc). Pour le réussir, le composteur doit être enrichi d’éléments les plus variés possible : matières vertes, déchets humides, déchets bruns et matières sèches. Le compostage peut-être réalisé en tas, en surface ou en silo selon les besoins. Un geste zéro déchet qui nourrit votre potager : un cercle vertueux !

Fabriquez un hôtel à insectes

L’hôtel à insectes permet de développer davantage la biodiversité de votre jardin, et d’observer la vie qui s’y trouve de façon ludique. Très facile à fabriquer, cette petite construction attire une faune et microfaune indispensable au bon équilibre des écosystèmes, notamment les auxiliaires, les pollinisateurs et les décomposeurs. La présence de ces insectes est étroitement liée à la biodiversité végétale : elle favorise les interactions bénéfiques entre les deux milieux, et prévient la prolifération de nuisibles. Une fois installé, n’oubliez pas de vérifier la présence d’habitants dans l’hôtel : si ce n’est pas le cas, peut-être faudra-t-il le déplacer ou multiplier les abris dans votre jardin ? En complément, vous pouvez également installer un nichoir à oiseaux.

Équipez-vous !

En permaculture, le travail du sol est très différent du jardinage traditionnel. Exit le bêchage et le labourage, qui a tendance à appauvrir la terre de sa microfaune. On travaillera plutôt en surface (5 mm maximum) avec des outils adaptés. La fourche écologique, le croc, la fourche-bêche ou la griffe spatulée permettent d’ameublir la terre de culture sans endommager l’écosystème du sol.

Achetez des semis bio

Pour éviter d’appauvrir le sol avec la monoculture, il est conseillé d’effectuer une rotation des cultures environ tous les ans. Vous pouvez donc associer des plantes pérennes, notamment les herbes aromatiques ou arbres fruitiers, et semer d’autres plantations annuelles ou bisannuelles. Toutefois, faire ses propres semis est plutôt contraignant, et les semences du commerce sont souvent mentionnées hybrides F1 (variétés de synthèse, performantes mais instables et souvent chères). Choisissez plutôt des semis et des graines bio et reproductibles : vous pouvez en retrouver chez les maraîchers bio de votre région, ou chez les petits semenciers.

Entretenir les petits gestes

La permaculture est accessible à tous et ne s’arrête pas qu’au jardin. Cultiver les petits gestes au quotidien et les intégrer à part entière dans votre mode de vie peut déjà faire une grande différence. De l’observation du vivant à la maîtrise de la permaculture, il faut être patient !